Helyett Bloch

J'ai connu Alain Jegou dans les années soixante-dix. Je co-animais avec Ghislain Ripault la revue "Barbare" et ses inéditions, notre "Chronique du vécu" de cette époque. De nombreuses années plus tard, aventures et fil du temps m'ont ramenée vers la création de la revue "Epistoles de montagne" et de ses éditions. Ce travail éditorial, survivant provisoire dans son monde verboyant, a tenu près d'une dizaine d'années sans chercher à concourir avec la prestance des beaux-objets poncés sur les bancs des Hautes Etudes Commerciales. Naturellement, Epistoles a reçu ses écrits à pages ouvertes.
Frère de vent à l'instinct du verbe, Alain et quelques autres ont contribué à ce goût prononcé qui est mien, du partage de la lecture vive. Embarqués sur sa route de " bourbouillances", nous sommes un vrai ban de lecteurs à bord et par-dessus bord , lisant cette langue déliée et rebelle, ces longs poèmes au risque libre d'homme engouffré par la mer.
Nous nous sommes croisés lors des rencontres poétiques de Rochefort sur Loire, il y a quelques années. Cet écrivain porte l'écume de ses textes sur son visage dont j'aime les mouvements charriant une vérité qui ne trompe pas, sa passion d'être vivant.

Helyett Bloch, janvier 2009

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