Muepu Muamba

Quelque lumière discrètement dans les yeux. Il y avait chez lui, la première fois que ma femme et moi l’avons rencontré, une sorte de retenu qui n’était pas de l’indifférence. C’était à l’occasion d’une lecture organisée au Luxembourg, par nos amis de la revue Estuaires. Nos textes s’y étaient déjà croisés. Alain était assis de l’autre côté de la table, presque en face de moi. Je fus surtout frappé par son visage, son regard buriné m’a fait penser à une plante de mers du sud. S’y illuminait une lumière qui ne trompe pas, cette réserve ouverte d’attente de vraie rencontre. La nôtre se fut sans préliminaire. De cet homme ne pouvait naître que des sentiments qui s’enracinent dans la profondeur généreuse du baobab. La gouaille de ses mots nous avait atteints, ma femme et moi. Des mots taillés dans l’embrun des océans.

Alain Jégou avec Muepu Muamba

Dès ce jour est née une amitié qui n’est pas seulement littéraire. Mais un partage de combats, d’engagements commun. Un même regard critique sur notre monde empêtré dans le mensonge et la mauvaise foi. Et puis Marie-Paule qui nous a accueillis dans sa maison de Ploemeur comme des amis de longue date, des amis de toujours. Un tel enthousiasme, une telle générosité se révèle jusque dans les semences de mots d’où surgit le poète comme un filon de feu de tendresse, défriche d’irrévérence haletée d’avenir face à l’abject.

Dès ce jour-là, je savais qu’à n’importe quel moment, je pouvais capter ce skipper de l’esprit. Qui veut aller loin doit s’adjoindre toujours un ami. Ensemble, nous essayons d’aller loin, très loin au son de chaque jour, dans cette petite durée, à nous impartie. Ne respectant que l’amitié et la splendeur de la vie.

Muepu Muamba

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