” HELLO BROTHER CAPTAIN ALAIN”
Hello brother captain Alain
T’es parti pour de bon à ce qu’on dit
La mer au milieu
La terre dessus
Le ciel dessous
Odeur de poiscaille et de nitroglycérine
Pour faire péter les vieux codes qui nous ont menés là
Fumet rock n’roll
Bastringue de peau sur la passe ouest
La poésie partout
Peintures navajos sur la langue
Trop belle ta langue
….
Que blablater sur ta mort ?
Que tu m’as fait renaître à l’écriture
Que chaque fois à tes côtés c’était le mariage gai
Que l’esprit sain vaut mieux que le saint esprit bien que rien ne soit irréconciliable
Que faire ensemble « Papy beat generation » m’a redonné goût à cette putain de vie
Que qui n’a pas lu « Ikaria LO », « Comme du vivant d’écume » ou ton last but not least « Une meurtrière dans l’éternité / Boucaille » ferait bien de se grouiller, on peut crever à tout moment
Que j’ai mangé chez toi et Marie Paule les meilleures langoustines de la création
Que c’était indicible de serrer dans mes bras ton corps amaigri la dernière fois qu’on s’est vus
Que DSK et Guéant ne savent même pas qui tu es, la honte !
Que tu joues les poissons-volant là haut, aux côtés de Charlie l’Oiseau Parker
Que cette chimio de merde que tu as endurée pendant des mois sans moufter sur tes douleurs n’a servi à rien
Que Claude Pélieu te salue bien haut
Que Jack, Lawrence, Bill, Bob, Neal, Charles, plus tous les doux dingues anonymes qui ont eu le blaze de te connaître te saluent bien haut
Que Lu, Karine, Pam, Joëlle, et toutes autres gonzesses remarquables te saluent bien haut
Que la flottille d’éditeurs qui t’ont publié te salue bien haut
Que j’essaie de ne pas chialer mais que j’ai du mal
Que t’étais mon grand frère d’armes, et que nos armes faisaient l’amour avec les mots et pas la guerre, même si ça fait rire au crépuscule des crétins
Que je vais laisser là « Love is everywhere » qui te bottait bien et sur lequel tu n’as pas eu le temps de bosser en priant la dive bouteille que les textes soient à la hauteur, parce qu’y a rien à faire d’autre
Que baiser la plus belle fille du monde en ton honneur ne changerait rien à l’affaire
Qu’il ne faut pas confondre le grillon de la mer avec celui du foyer
Qu’à part mon père et mon fils, ce qui est paraît-il bien normal, je n’ai pas adoubé tant d’hommes que ça
Que malgré le drapeau noir planté dans le cœur, je n’ai pas de haine car tu m’as écrit un jour que tu étais content de me connaître
Qu’on ne t’oubliera pas, que tu étais un vrai poète, que tu étais un homme libre, qu’on donnera ton nom à une rue de Lorient, et toutes ces conneries convenues des hommages de crevaille
Que je vais fumer un gros joint en écoutant les Doors, parce que j’ai besoin de notre musique plus que de filles faciles
Que tu étais l’initié parfait qui sait la simplicité des grands mystères
Que sans le savoir tu m’as aidé à payer ma dette à quelques vieux elfes déjantés au nom secret qui roupillaient dans mon ventre
Que le congre de service dit toujours ouigre
Que t’avais le cœur en bouillabaisse d’espèces nobles et que le mien passe de médina en confettis
Que je pense à ta compagne
Que je n’en ai pas fini avec toi
Que ça va chier dans les filets
Hello brother captain
T’en as bavé sur la fin
Mais pendant longtemps
La pêche a été bonne
Jean Azarel / 8/5/2013
Blog consacré à l’œuvre poétique d'Alain Jégou par Pascal Thibault, bibliothécaire
Lucien Suel : Alain Jégou dans la revue Starscrewer
Jeudi 23 mai 2013. Lucien Suel rend hommage sur son blog Silo au poète Alain Jégou.
Il publie un poème d'Alain Jégou extrait de "tendresse gominée de la réalité" et publié dans la revue Starscrewer en 1978.
A lire.
Il publie un poème d'Alain Jégou extrait de "tendresse gominée de la réalité" et publié dans la revue Starscrewer en 1978.
A lire.
Un poète dans l'éternité
Photo de Jean-Yves Gloaguen |
Le plus grand hommage à rendre à ce poète qui nous aimons beaucoup est de lire et relire ses textes.
Ce blog réalisé avec lui en 2009 continuera à célébrer sa parole.
(A lire l'hommage rendu à Alain Jégou par son ami Jacques Josse publié sur le site de Mediapart).
Une meutrière dans l'éternité suivi de Boucaille 2012 ♥♥♥
Paru aux éditions Gros Textes dans la collection "l'espace d'un soupir" avec une postface de Ghislain Ripault. Ce recueil présente plusieurs textes dans lesquels on retrouve le swing, le rythme haletant et les mots ciselés du poète Alain Jegou. La révolte, le refus de la soumission marquent ces poèmes qui prennent le lecteur au corps et au cœur.
"Qu'est qu'une vie
Sinon gagner du temps
Comme on souffle sur ses doigts
Pour les garder du froid
Quérir un peu de chaleur
Pour se préserver du pire
Et poursuivre vaille que vaille
L'ineffable combat"
"Qu'est qu'une vie
Sinon gagner du temps
Comme on souffle sur ses doigts
Pour les garder du froid
Quérir un peu de chaleur
Pour se préserver du pire
Et poursuivre vaille que vaille
L'ineffable combat"
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