Ensuite, je me souviens avoir été particulièrement agrippé par les bouquins de Jack London, tous ces trucs sur le Klondike, la ruée vers l’or, la forêt, la baie de San Francisco. J’ai tout lu. J’aimais ces récits aventureux, où les héros se colletaient avec une nature hostile et se retrouvaient dans des situations carrément dingues, devaient lutter vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour leur survie, oubliant toutes leurs petites tracasseries physiques et états d’âme à la noix. La vraie vie, quoi !
Puis j’ai découvert les classiques, au collège bien sûr, comme tout le monde, enseignés par des profs souvent chiants et imbus de leur savoir. Mauvaise façon d’aborder la littérature. Je suis quand même parvenu à conserver ma passion intègre en lisant, en marge du programme imposé, tous les écrits occultés des grands auteurs et ceux des auteurs écartés.
Les grandes révélations de mon adolescence, pour les plus marquantes et influentes, pêle-mêle : Arthur Rimbaud, Tristan Corbière, Jehan Rictus, Jules Vallès, Eugène Sue, Victor Hugo, Blaise Cendrars, Henry Miller, Boris Vian, Antonin Artaud, Louis-Ferdinand Céline, Jack Kerouac… et j’en oublie sûrement. »