« C’est Guy Benoît qui m’a permis de publier en revue pour la première fois. C’était en 1972, je crois. Il dirigeait la revue « Périmètre », publiée par Millas Martin. J’avais adressé un manuscrit à Millas Martin pour le prix François-Villon, un long poème sur Artaud. « Vivisection », ça s’appelait. Tout un programme ! C’était ma période « méchante déglingue ». Faut dire que je venais tout juste de débarquer de Papeete et Mururoa quand j’ai écrit ça. Guy a aimé ce texte et m’a demandé si j’acceptais qu’il en publie un extrait dans « Périmètre ». Bien sûr, j’ai accepté illico. Puis, comme je n’avais pas remporté le prix, Millas Martin m’a proposé de publier le recueil, moyennant une petite participation financière, pas grand-chose. ça se faisait beaucoup à l’époque et je connais pas mal de poètes, aujourd’hui fort connus, qui ont aussi accepté de cracher au bassinet pour voir leurs poèmes imprimés et leur nom en majuscules sur une couverture de bouquin. Un premier recueil, c’est comme un premier amour, une première expérience sexuelle, le truc qui te reste gravé en tripes et en tête jusqu’à la fin de tes jours. Tu penses si je m’en souviens de cette première publication ! »
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