« Ma conception de la poésie est restée la même depuis la publication de « Vivisection ». Seulement l’écriture s’est un peu transformée au fil du temps, des expériences et des bouleversements de la vie. Pas de fioritures ni de chichis, juste un phrasé brutal, âpre, une poésie exaltée et débraillée, fumasse et combative, une arme « chargée de futur » comme dirait Celaya, c’est ça ma conception.
Aujourd’hui, ça ronronne et minaude du vocable dans la plupart des revues que je reçois. Le poétiquement correct, j’adhère vraiment pas. Au risque de passer pour un vieux con nostalgique, je constate qu’il y avait quand même bien plus de hargne, d’insolence et d’audace dans les fanzines et revues de poésie des années 60-70 que dans tout ce qu’on peut lire aujourd’hui. A quelques rares exceptions, c’est plus que branlettes de bulbe et gamahuchages d’ego. Rien à voir avec les gueulantes et barouds de mots qui s’étalaient sur les feuillets à l’époque. C’est tout mou dans le con-texte actuel et ça ne con-teste plus. Flagrant signe des temps, même la poésie s’englue dans le discours gonflant. Le petit con-fort, la petite renommée, les petites con-nivences, suffisent désormais au bonheur des poètes du vingt et unième siècle débutant. Plutôt tristounet, tout ça, non ? »
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