E comme Enfance

« Je suis né à Larmor-Plage, à une petite centaine de mètres de l’océan, le 7 octobre 1948. Mes parents habitaient à Lorient, ville détruite à 99 % durant la guerre et pas encore totalement reconstruite en 1948. La maternité de l’hosto ne pouvant assurer tous les accouchements, et y’en avait un max en ces années du baby-boom, ma mère m’a mis au monde dans une "baraque américaine" transformée en clinique.
Photo de Robert Le Gall
Le climat familial était excellent. Lorsque j’avais cinq ans, mes parents ont quitté la ville de Lorient pour s’installer en bord de mer, dans cette maison du Fort-Bloqué dont j’ai hérité à la mort de mon père et où je vis aujourd’hui. Comme tous les mômes de l’après-guerre, j’ai eu ce privilège de pouvoir vivre et m’éclater au grand air, libre de tous mes mouvements et déplacements sur ces rivages sauvages, pas encore bouffés par le bitume et le béton. Mes parents, très occupés par leur boulot, nous déposaient, ma sœur et moi, à l’école le matin et nous récupéraient le soir. Durant les vacances, nous étions livrés à nous-mêmes et nous éclations avec nos copains et copines sur la plage et dans les dunes.

C’est seulement vers l’âge de 12-13 ans que les belles années ont mal viré, lorsque mes parents, lassés de mes indisciplines et je-m’en-foutisme, ont décidé de me coller en pension pour me faire apprendre les bonnes manières et le goût du travail, dans un bagne tenu par des curetons, à 100 bornes du foyer familial. Faut dire que je l’avais bien cherché. J’ai sacrément morflé durant les 4 ans passés dans cette taule de maniaques en soutanes ! Quatre ans de sévices et punitions qui ont fait de moi le rebelle et l’anticlérical que je suis et demeurerai jusqu’à la fin de mes jours… »

2 commentaires:

  1. Anonyme8/22/2010

    C'étaient vraiment les jours heureux : le ciné à Lorient, les boums chez les uns et les autres, les parties de tennis de table au Fort Bloqué chez mon oncle Pierre... mais c'est bien loin tout ça !!!
    michelemb@sfr.fr

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  2. sarah-françoise12/14/2011

    la pension, je l'ai vécue ainsi, marquée à vie, à vif

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